Les vagues se brisent
En paroles incomprises
Des oiseaux suspendus
Portés par la brise
N'ont-ils jamais connu
Que cette île, sombre et grise

Ouessant, veuve maudite
Tes enfants de granit
S'écroulent dans la mer
Pétrifiés par l'enfer

Les âmes de marins
Se perdent en crachins
Quand se lève, posthume
Des linceuls de brume

Les esprits vagabonds
Mélangés à la terre
Dans les champs moribonds
Noient les chemins de pierres

Les sanglots font naufrage
Sur les mornes rivages
Bercés par la violence
Des tempêtes, des silences

Il court, le mal tout entier
Sur les landes stériles
Il court, l'ange sans pitié
Dans le temps hémophile

Laissant des plaies nuisibles
A ceux qui te courtisent
La nuit, des cris horribles
Annoncent une mort promise

Roger Tibbart ©